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Au temps de Laurent le Magnifique, Tissus italiens de la Renaissance au Musée des Tissus

A Lyon, le commerce textile et la vente des tissus ont toujours eu une place de choix dans l' activité économique. C' est pour celà que le très beau Musée des Tissus, situé rue de la Charité, est géré par la Chambre de Commerce et d' Industrie.




Le Musée des Tissus a décidé de proposer des "zooms" dans ses extraordinaires collections. La première édition d'une longue série d' expositions à venir est consacrée aux textiles italiens de la Renaissance, de la fin du XIVe siècle aux années 1640. De Lucques à Florence, de Venise à Gènes, l'industrie de la soie italienne fournissait alors l'Europe entière en velours de soie et d'or, en riches damas et en lampas somptueux.


Les grandes familles de Lucques ont peu à peu rayonné dans toute l' Europe
L' exposition laisse une large place aux productions de Lucques. Cette ville est devenue, au cours des XIVe et XVe siècles, un centre important de création textile de très haut niveau. Ses réalisations, très appréciées par les familles royales, les ecclésiastiques et la noblesse de toute l'Europe, ont grêvé les budgets des Etats et il n' est pas rare que, plus tard, on ait fondu les tissus pour récupérer les métaux précieux (de la même manière que la vaisselle des familles royales, pour financer les guerres). Après les guerres de religions, des décrets ont d' ailleurs peu à peu interdit l' utilisation de ces métaux précieux dans la fabrication des étoffes.

Le commerce des étoffes ou le début du capitalisme financier
Dès le moyen âge, de riches marchands investissaient des sommes considérables dans le commerce des étoffes. La valeur était donnée par la qualité de la matière première, mais aussi par la précision des points et du travail des "artistes". Grâce aux foires, des phénomènes de mode ont balayé l' ensemble de l' Europe, faisant évoluer les formes et les couleurs, au gré des encontres avec d' autres cultures (invasions byzantines, voyages de Marco Polo...). Les tissus très lourds pouvaient être brodés avec des fils d' or ou d' argent.
Les métiers n'étant pas encore automatisés, il fallait certainement faire appel à des "petites mains", des femmes ou des enfants. Installés sous la table du tisseur, ils "passaient" les fils en un mouvement répétitif appris par coeur (ils ne savaient pas lire).

En 1314, le pillage de Lucques par les Pisans, entraîne la migration des tisserands vers Venise, Florence et Bologne. A Venise, on leur faisait signer un contrat leur "interdisant de trahir leurs secrets de fabrication". Les villes italiennes ont peu à peu développé chacune sa spécialité. Mais le déplacement "involontaire" des familles lucquoises a permis la création d' industries textiles dans d' autres villes (à Lyon en particulier).


Une collection immense et singulière
La collection du musée des tissus s' est en grande partie développée par les dons de grandes familles lyonnaises. Au début du XX ème siècle, elle s' est enrichie par l' achat d' étoffes "historiques" récupérées par un prêtre voyageur "au ciseau facile". Aujourd' hui, grâce au travail précis et acharné de quelques "restauratrices", la possibilité lui est donnée de mettre en valeur l'immensité et la singularité de ses collections.


En plus des expositions temporaires, qui peuvent aborder des thèmes aussi divers que les kimonos japonais ou l' influence de l' orient sur la production des tissus, le musée, qui possède près de 4 millions de pièces dans ses réserves, proposera régulièrement de nouvelles "expositions-dossiers".


Voir le site du musée des tissus -

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